Grâce à Mr Georges Cappa, retrouvez ici l’histoire de notre Eglise.
Historique de la vie paroissiale
Les Adrets, appelés aujourd’hui “de l’Estérel”, naguère de Fréjus, autrefois de Montauroux, ou Les Maures de Montauroux, se composaient de 18 hameaux ou quartiers très éloignés de Montauroux dont ils dépendirent du point de vue religieux jusqu’en 1646.
En 1647, les habitants adressèrent une supplique à Monseigneur Pierre de Camelin, évêque de Fréjus, exposant :
- qu’ils sont éloignés de plus d’une lieue de l’église paroissiale de Montauroux
- qu’ils ne peuvent s’y rendre les dimanches et les jours de fête pour entendre la messe quand il y a des difficultés, surtout lorsque les ruisseaux sont grossis par la pluie
- qu’ils peuvent encore moins recevoir les sacrements nécessaires, attendus les accidents inopinés qui, parfois, ne donnent pas le loisir aux prêtres de Montauroux d’arriver à temps, ni d’ accompagner les morts au cimetière de la paroisse quand il y a beaucoup d’incommodités.
L’évêque autorisa la construction d’une chapelle “à condition qu’elle serait toujours dépendante de la paroisse, et que le curé qui y serait établi ne pourrait administrer que les sacrements de pressante nécessité, laissant l’administration des autres aux prêtres de Montauroux comme leurs légitimes pasteurs, que ladite chapelle avec les ornements et le service d’icelle serait perpétuellement entretenue aux seuls dépens des habitants sans déroger aux droits du vicaire, offrande, baise-mains, et autres”.
La chapelle fut bénite sous le nom de Notre-Dame des Maures, le 24 août 1648.
Les habitants privés de ressources à la suite du manque de récoltes en 1652, adressèrent un recours à Mgr Pierre de Camelin. Celui-ci, après quelques hésitations, consentit en 1653 à fournir 100 livres par an à perpétuité au prêtre choisi par le vicaire perpétuel de Montauroux et approuvé par l’ordinaire, qui sera tenu “de dire la messe tous les dimanches et fêtes de l’année et deux messes par semaine, et d’administrer les sacrements dans les cas de pressante nécessité”. Les habitants devront fournir le reste.
Ces redevances furent régulièrement versées par les évêques Luc D’Acquin (1682) et Hercule de Fleury (1700) et leurs successeurs.
Certains d’entre eux y effectuèrent des visites pastorales :
- Zongo Oudedei, le 3 février 1667, qui ordonna l’agrandissement de l’église et la construction d’une cure
- Hercule De Fleury, le 20 mai 1688
- Joseph de Castellane, le 16 novembre 1700, qui renouvelle la décision au sujet de la cure
- Emmanuel de Beausset, le 23 janvier 1769, qui ordonne les réparations à l’église et à la cure.
En 1740, les habitants des Adrets arguant de leur éloignement de Montauroux et du mauvais état des chemins, envoient une délégation aux consuls de Montauroux et au curé Poulle pour obtenir l’érection de leur chapelle en paroisse.
Le 15 janvier 1745, l’Officiel reconnaît la légitimité de la requête et, après avis favorable du Chapître, Mgr Martin Du Bellay érige la nouvelle paroisse le 10 mai de la même année. Il fixe à 300 livres la part congrue du curé sur les dîmes fournies par l’évêque ou le vicaire de Montauroux.
Le curé Henry fut installé par Messire Carnot, curé d’Escragnolles, le 11 janvier 1746.
Le 9 janvier 1764, le territoire de Saint-Jean, ayant appartenu à la Commanderie de COMPS, fut rattaché à notre paroisse.
La liste des curés ayant exercé leur apostolat aux Adrets est fort longue. A y regarder de plus près, on voit bien que peu d’entre eux s’y sont durablement installés. Consulter la liste
En tous cas, Georges Cappa a effectué ici une impressionnante recherche fort bien documentée. Liste anecdotique sans doute pour beaucoup, cette longue litanie a valeur de véritable document pour l’historien.
Rendons la parole à Georges Cappa : “Depuis cette triste époque (1939/40) à nos jours (2014), un nombre important d’ecclésiastiques assura le service religieux de notre église. Certains marqueront fortement mon esprit par leurs valeurs humanistes : Bauchiere,Toti, Laurent Pantani, et plus près de nous Jean Sahuc.
Historique de l’édifice
Le titulaire de l’église des Adrets est Notre-Dame sous l’appellation “Des Maures” (La Semaine Religieuse de Fréjus mentionne également “Sainte-Léonce). Le patron du lieu est Saint-Marc.La première église était une petite chapelle sans fenêtre.
L’agrandissement de 1772 lui donna l’aspect qu’elle a aujourd’hui. Elle est sur sa petite placette, orientée nord/sud. Autrefois, derrière l’église, se trouvait le cimetière.
Modeste, bâtie en blocage et matériaux rocheux exploités sur place, elle est renforcée par 5 contreforts en pierres d’assise, ceux de façade flanqués en angle, et tous de la hauteur de l’église. Le bâtiment lui-même est un rectangle de 7 m de large, 14 m de long sur 7 m de haut, divisée en 4 travées par de minces pilastres se prolongeant en arceau de voûte en plein cintre. Contre le mur plat du fond, sous la quatrième travée, se dressait un autel en marbre avec gloire du XVIIIème siècle, c’est à dire 6 colonnes soutenant un dôme simple.
Question de mode, ignorance de la valeur de ces chefs d’œuvre, moments de folie ? L’autel si remarquable fut détruit ; le dôme et les fresques qui l’ornaient, la Colombe, disparurent sous les badigeons “d’innocents”.
Une autre chapelle se dressait au Planestel, là où se trouve maintenant la mairie. Elle abrita jusqu’en 1889 une école où l’enseignement était dispensé par les curés. Celle-là, comme celles de Saint-Jean ou du Rocher (vestiges visibles) sont tombées dans les mains des promoteurs privés. Sans doute leur sera-t-il à tous beaucoup pardonné, car ils auront beaucoup pêché !