Mercredi 05 août 2020, le village et le Massif de l’Estérel ont perdu un ami fidèle.
Jacques Glück aurait eu 100 ans le 17 août 2020. Il laisse une famille dans laquelle l’amour et le respect pour notre massif forestier sont des valeurs importantes.
Il est né à Pavilly à côté de Rouen. En 1943, au lendemain de ses examens finaux de Normal Sup à Saint Cloud, il choisit de fuir le service du travail obligatoire (STO) et part vers le Sud. Il va se cacher et travailler dans une mine à Gardanne. C’est à cette époque qu’il va rencontrer Marthe Jourdan. Une jolie histoire d’amour commence.
Le 24 août 1944, le Général de Lattre de Tassigny libère Aix et le jeune Jacques s’engage à ses côtés. Il sera affecté à la section « écoute et transmission » et ira jusqu’en Allemagne. Comme il ne faisait pas de fautes d’orthographe et était doué pour les langues, il rédigera le journal de bord du Général.
À la fin de la guerre, il retrouve Marthe à Aix et il commencera sa carrière d’enseignant de philosophie à l’école des Arts et Métiers pour la terminer au lycée Bristol à Cannes.
C’est sa femme qui lui fera découvrir l’Estérel puisqu’elle était la petite fille d’Auguste Muterse, ingénieur des Eaux et Forêts responsable de la construction des maisons forestières et du tracé des routes que nous pouvons encore avoir le plaisir d’emprunter.
En 1971, Ils vont choisir de s’installer définitivement dans la maison familiale au lieu-dit de l’Auberge des Adrets. L’Estérel prend alors une place très importante dans leur cœur et dans leur vie. Ils n’auront de cesse de vouloir le protéger du risque d’incendie. Les plus anciens se souviennent qu’avec « Bébert » Graille et son équipe de volontaires, ils ont créé le corps des sapeurs pompiers de la commune. Ces compagnons l’appelaient « le sapeur philosophe ». À bord de leur légendaire Dodge rouge, Jacques et Marthe auront parcouru des milliers de kilomètres en patrouille sur les routes de l’Estérel avec leur radio qui crépitait. Ils auront été, avec d’autres, à l’initiative de ce qui est devenu plus tard le CCFF. Jacques Glück était aussi très investi dans la Paroisse qu’il a contribué à maintenir active quand il n’y avait pas de prêtre attitré.